"Participer à la réalité est un effort, il faut écouter, tendre l'oreille et, continuellement, chaque jour, chaque heure, chaque minute, reconstruire ce que les autres viennent de dire, parce que vous n'en avez capté qu'un mot, ou deux, ou trois, ça dépend des moments.
À partir de là, il y a deux choses qui se produisent. D'abord, je me reconstitue dans le silence. Pas dans le tumulte. Je suis un amoureux du silence. Venant d'un homme qui parle autant que moi, ça peut paraître curieux. Et, la deuxième chose, c'est que le fait de mal entendre développe l'imagination d'une manière dont les gens n'ont pas idée. J'ai passé ma vie à reconstituer les phrases des autres".